Cette exposition propose un voyage dans le temps, les couleurs et les odeurs, en retraçant l’extraordinaire créativité florale du XVIIIe siècle à nos jours, à travers les collections du musée. Le parcours démarre par les modèles utilisés par les dessinateurs pour transposer la nature dans les tissus et inventer de nouveaux motifs floraux, en montrant l’impact des expéditions scientifiques, de l’essor de l’horticulture et de la mode dans les choix des espèces et leur « mise en scène » par l’artisanat et l’industrie. L’exposition s’organise autour de trois grands thèmes :
FLEURS NATURELLES ET D’INVENTION
Aux sources de la création textile
Les fleurs jouent un rôle essentiel dans les processus créatifs de la production des étoffes. Dès l’Antiquité, la flore inspire palmettes et fleurettes, mais il faut attendre le siècle des Lumières pour que l’imitation de la nature gagne des tissus avec une inventivité sans cesse renouvelée. Au XVIIIe siècle, une « fleur » désigne aussi une étoffe nouvelle. Cette terminologie montre que la mode et la fleur sont désormais indissociables de l’industrie textile pour l’ameublement comme pour le vêtement.
L’ART DE REPRÉSENTER LES FLEURS
L’explosion florale dans les étoffes s’accompagne d’une créativité sans cesse renouvelée. Pour composer les fleurs, les dessinateurs rivalisent d’imagination : ramages, semis, jetés, couronnes ou bouquets et jouent sur des effets d’échelles. L’essor de la chimie offre une large palette de couleurs, faisant des étoffes de véritables trompe-l’œil pour des compositions sophistiquées. La représentation des fleurs est tributaire des courants artistiques : aux fleurs raffinées du XVIIIe siècle et aux compositions réalistes de la seconde moitié du XIXe siècle succède une stylisation inspirée par les avant-gardes.
L’ART DE PORTER DES FLEURS
Depuis le XVIIIe siècle, l’imprimé floral, motif associé au printemps, particulièrement apprécié dans le vêtement féminin et les accessoires de mode, a connu de nombreuses déclinaisons. Année après année, les fleurs, naturalistes ou stylisées, continuent d’inspirer les dessinateurs industriels et les créateurs.
La fleur est omniprésente dans l’univers de la mode et de la couture. Source d’inspiration inépuisable pour les plus grands créateurs, elle se transforme et se métamorphose afin que chacun exprime son propre style. Le musée de l’Impression sur étoffes, accueille à l’occasion de cette exposition trois créateurs emblématiques ayant chacun à leur manière écrit une page de l’histoire de la fleur dans l’univers de la mode :
Synonyme de romantisme et de liberté, les fleurs imprimées sont un indémodable dans l’histoire de la mode. Le couturier Yves Saint Laurent n’a eu de cesse de parer ses créations de fleurs des champs, de jardins ou encore exotiques pendant les quarante ans de sa maison de couture de 1962 à 2002. Du jardin Majorelle à Marrakech, acheté avec Pierre Bergé en 1980, Yves Saint Laurent disait : « Depuis de nombreuses années, je trouve dans le jardin Majorelle une source inépuisable d’inspiration et j’ai souvent rêvé à ses couleurs qui sont uniques ». À travers dix modèles sélectionnés avec le Musée Yves Saint Laurent Paris, l’imprimé fleuri se révèle créatif et coloré, fruit d’une collaboration étroite entre le couturier et les créateurs de tissu comme la maison Abraham ou l’artiste Andrée Brossin de Méré.


© Maurice Hogenboom – DR

© Yves Saint Laurent – DR / Musée de l’Impression sur Etoffes

© Yves Saint Laurent – DR / Studio Yves Saint Laurent, planche de collection « Soir long » (détail) Collection haute couture printemps-été 1989
Depuis quatre décennies, agnès b. est devenu le symbole d’un style empreint d’une modernité simple et intemporelle. Derrière ce nom, Agnès Troublé, mécène, collectionneuse, cinéaste, engagée dans de nombreux projets humanitaires, est avant tout une passionnée. Parmi ses passions : les fleurs, omniprésentes dans ses collections. Elles les photographie pour en créer des imprimés exclusifs. La rose est l’un de ses imprimés favoris qu’elle décline à l’infini : un univers riche et romantique.
À l’occasion de l’exposition « Quand les fleurs font l’étoffe », agnès b., styliste de mode contemporaine, a offert au Musée de l’Impression sur Étoffes le privilège de la réalisation de ce carré, né d’une photographie prise dans son jardin – inspiration récurrente des créations de la maison.


© agnès b. / Musée de l’Impression sur Etoffes

© tous droits réservés
En 2018, Leonard Paris fête ses 60 ans de création. Avec pour emblème l’orchidée, fleur sauvage et fragile, la Maison Leonard a su durant toutes ces années magnifier l’art de fleur, celui de la représenter et celui de la porter. Ainsi, son succès, Leonard le doit à la finesse et au caractère unique de ses dessins sertis et poudrés retranscrivant à la perfection la délicatesse et la fragilité de chacune des fleurs imprimées. La fleur, les fleurs constituent l’identité de la Maison Leonard dans un style unique et iconique.


© Léonard Paris / Musée de l’Impression sur Etoffes
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Programmation proposée par les Amis du Musée
Rencontre autour d’un livre
Prix public 10 € prix adhérent : 5 €
Jeudi 24 janvier 2019, à 18h
Les années agnès b. de Myriam Chopin et Olivier Faron (ed. de l’Observatoire, 2018). Rencontre suivie d’un moment signature et d’un verre de l’amitié
CYCLE DE CONFERENCES AU MUSEE : L’ART DES FLEURS
Prix public 10 € prix adhérent : 5 €
Jeudi 7 février 2019, à 18h : « Peindre les fleurs : Redouté, du jardin du roi aux gravures populaires, quelle influence sur les étoffes ? » par Susan Taylor Leduc, docteure en histoire de l’art, spécialiste du jardin au XVIIIe siècle en Europe
Jeudi 7 mars 2019, à 18h : « La fleur un motif intemporel chez Pierre Frey»
par Sophie Rouart responsable de la conservation maison Pierre Frey
Jeudi 4 avril 2019, à 18h : « Les fleurs dans l’œuvre d’Yves Saint Laurent » par Aurélie Samuel, directrice des collections du Musée Yves Saint Laurent Paris et commissaire de l’exposition YSL au musée
Jeudi 25 avril 2019, à 18h : « Les fleurs dans la soierie » par Carole Damour conservatrice et responsable du patrimoine de Tassinari & Chatel
Jeudi 23 mai 2019, à 18h : « L’évolution du décor floral de petit feu dans la céramique en Europe au XVIIIe siècle » par Jacques Bastian, docteur en histoire de l’art et antiquaire, spécialiste de la faïence
Jeudi 16 mai 2019 : Stage d’art floral « L’art du bouquet » avec La Fontaine fleurie dans le jardin de Maud
10h-11h30 premier groupe /14h30-17h deuxième groupe. 40 € le stage
JOURNEES EUROPEENNES DU PATRIMOINE
Samedi 14 et dimanche 15 septembre 2019
Entrée gratuite du parcours permanent et de l’exposition
Samedi 14 septembre à 15h conférence
« Les fleurs, aux sources des motifs de l’indiennage (XVIIIe-XIXe siècle) » par Aziza Gril-Mariotte, maître de conférences en histoire de l’art, Université de Haute-Alsace